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CE MONDE-PRISON OU NOUS VIVONS
par Martin Winckler
(Auteur, notamment, de La Maladie de Sachs, J'ai Lu, Paris, 1999, et Les Miroirs de la vie. Histoire des séries américaines, Les Passages, Paris, 2002.)

L'analyse qui suit est extraite d'un article écrit par le journaliste Martin Winckler dans le journal "Le Monde Diplomatique". Vous pouvez lire l'article complet en cliquant ici.

(...)Bien qu'elle soit diffusée en France par la chaîne Série Club, accessible seulement sur le câble et le satellite, beaucoup de spectateurs ont entendu parler d'« Oz », et un certain nombre ont pu en avoir un aperçu lorsque la chaîne généraliste M6 en diffusa le « pilote » (premier épisode) pour « illustrer » (sic !) un numéro du magazine « Zone interdite » consacré à la prison. Ce qui retient M6 de diffuser la suite est certainement aussi ce qui choque les spectateurs de ce premier épisode : la violence intense, physique et psychologique, qui se dégage des histoires et des personnages. Mais la violence n'est pas, et de loin, la seule caractéristique d'« Oz ». Diffusée depuis cinq ans aux Etats-Unis sur HBO, la principale chaîne du câble, à raison de huit épisodes par an seulement, et programmée sans coupure publicitaire, la série est aujourd'hui riche de quarante-huit épisodes et ne peut en aucun cas être assimilée à une « série d'action violente située dans une prison ». Par le microcosme que représente la prison, elle est tout à la fois une description formidablement audacieuse de la culture de violence de la société américaine, une interrogation profonde sur la foi et la place de Dieu dans une société sans loi, et une réflexion sur l'amitié et la loyauté entre les hommes. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est également la chronique de plusieurs histoires d'amour, et la plus surprenante, est celle qui unit Beecher, avocat déchu transformé en asocial par l'enfermement, et Chris Keller, assassin qui trahit d'abord Beecher, puis implore son pardon. Cette histoire étrange, à la fois violente et tendre, est l'une des passions les plus singulières qu'il m'ait été donné de lire - et je dis bien lire, car ce sont les visages et les gestes qui la disent, plus que les paroles -, et qui fait voler en éclats toutes les figures imposées de la passion amoureuse. (...)