Analyse
(par Mad Dog) : |
Le final
de cette saison est l'un des meilleurs épisode finaux pour une
saison qui aient jamais existé, ni plus ni moins. Encore, une fois,
comme pour la saison un de The Sopranos (autre série d'HBO) cette
fin de saison peut à la fois être considéré
comme une fin de saison et une fin de
série.
Tout dans cet épisode est basé comme l'aboutissement de
cette saison.
D'abord par l'évolution des personnages, et l'épisode commence
notamment par combler les dernieres zones d'ombres concernant les personnages
: on apprend les raisons pour lesquelles Schillinger, Adebisi et Rebadow
ont été incarcérés dans Oz. Bonne idée
du réalisateur d'avoir repris la technique hallucinatoire mettant
Augustus Hill sous les personnages en train de délirer après
le flashback. Puis, l'on montre d'entrée, la fin de l'évolution
de ce qui était le plus marquant dans cette série: Le duo
Beecher/Schillinger, et l'étonnant retournement de situation qui
s'opère entre eux sur la fin, l'agressé est devenu plus
fou et plus revanchard que
l'agresseur qui se terre au fond d'un trou pour échapper à
la violence.
Puis, après quelques derniers préparatifs avant ce qui était
inévitable, une stupide partie de Dames échauffe les esprits
et fait se transformer la prison
en une émeute aussi violente que désordonnée.
La suite de l'épisode tout aussi marquante, voit une nouvelle fois
l'évolution finale des personnages: Saïd, O'Reilly, Adebisi,
Alvarez et Scott Ross prennent les commandes de la prisons, tentant une
sorte d'oligarchie qui se gère à coup de discussions sévères
et de doutes sans fin, chacun ayant son rôle à jouer, et
chacun essayant d'en tirer le meilleur partie. Le rôle le plus bizarre
étant celui d'O'Reilly, changé par la force des choses en
une sorte de médiateur entre tous les groupes, voir même
entre tous les prisonniers. Idem pour les relations entre Alvarez et Ray
Mukada, qui malgré un rapport fraternel ne peut empêcher
l'inévitable.
Saïd, devenu une sorte de leader, tente de montrer qu'il tient cette
émeute et qu'elle peut aboutir à quelquechose de concret.
En face de lui, McManus,
complètement désabusé, échu de son piedestal
de père tout puissant, tente de gèrer la crise en vain et
de se sacrifier une dernière fois.
Le plus effrayant est que tout cela est fait en vain, et que le gouverneur
Devlin devant cet affaire, se contrefout des revendications, ne cherche
même
pas à comprendre, et utilise la méthode la plus expéditive
et la plus meurtriere. La fin voit le monde d'Oz plongé dans l'ombre,
la police débarquer et advienne que pourra.
Il y a mille et une chose à dire sur cet épisode et que
je n'ai pas dit. Il est foisonnant, complexe, et terriblement bien construit.
La fin, se termine de sorte à pouvoir laisser une fin à
la série (Emerald City est prise d'assaut par les forces de l'ordre)
tout en laissant une ouverture possible (on ne sait ce qu'il est advenu
après cette mutinerie.) Puis, Augustus termine aussi sur un discours
qui peut être pris sous plusieurs sens. Le plus évident,
et le plus pertinant, et celui qui est resté sous-jacant toute
la saison: "Les gens libres méprisent, se contrefoutent
de ce qui peut se passer dans les prisons. Du moment qu'ils sont à
l'abri chez eux, rien ne les intéressent."
Analyse
rapide de la saison 1
Toute cette
première saison d'Oz est entièrement construite pour être
autonome et pour faire monter la sauce progressivement jusqu'à
la déchéance
et la mutinerie finale. C'est là que le travail scénaristique
est très fort, les personnages étaient, depuis le départ
pour certains, préssentis pour en
arriver jusqu'à cette extrémité là. La situation
aussi qui, parti du meurtre de Dino Ortolani, jusqu'au passages à
tabac organisés par les
matons, en passant par l'interdiction des conjuguales, aboutit jusqu'a
de
telles extrémités.
Du grand art dans l'écriture télévisuelle.
|